Le diaphragme est le principal muscle de la respiration.
De par sa conformation et ses liens avec les structures voisines, il a aussi tout un tas d'autres rôles secondaires (sur la circulation, la digestion etc).
Un dysfonctionnement du diaphragme peut donc entraîner une multitude de symptômes: essoufflement (modéré), sensation de nœud dans l'épigastre, douleur dans les côtes et la région dorsale, reflux gastro-œsophagien, douleur dans les épaules ou les cervicales, etc.
Apprendre à le relâcher et à moduler sa contraction peut être très utile dans la prévention de certains troubles fonctionnels et dans la gestion du stress.
Description :
C’est une cloison musculo-aponévrotique composée de deux coupoles (la coupole droite et la coupole gauche) réunies par un centre “phrénique” (en forme de trèfle).
Il sépare la cavité thoracique et la cavité abdomino-pelvienne.
Il s’attache sur la face interne des cartilages chondro-costaux des côtes moyennes et sur la face interne des 10° , 11° et 12° côtes (3 dernières côtes).
Il s’attache également à la partie postérieure du sternum et à la partie antérieure des trois premières vertèbres lombaires.
La coupole droite est plus haute que la coupole gauche (de part la présence du foie qui est un organe volumineux et ferme, en-dessous)
Il est innervé (c’est à dire qu’il reçoit l’information de se contracter) par le nerf phrénique dont les racines nerveuses sont les 3°, 4° et 5° racines cervicales.
Le diaphragme se contracte de façon involontaire (sans que l’on en ait conscience) par l’intermédiaire d'influx nerveux venant du tronc cérébral et cheminant dans le nerf phrénique. Mais sa contraction peut également être modifiée de façon consciente (on peut décider de calmer sa fréquence respiratoire, de bloquer sa respiration, etc)
Comment fonctionne-t-il ?
Le diaphragme bouge comme un piston. Il monte et descend et fait varier les pressions dans les cavités thoracique et abdominale.
Sur l'inspiration, le diaphragme descend ce qui crée une dépression dans la cavité thoracique (et donc un appel d’air dans les voies respiratoires).
Au cours de sa descente, il vient en butée sur les organes de la cavité abdominale et s’en sert comme appui pour élever les côtes inférieures sur lesquelles il s’attache.
En fait, sur l’inspiration :
- le sternum s’avance et remonte (le torse se bombe)
- les côtes s’ouvrent et s’élèvent
- le centre phrénique descend et le ventre se gonfle
- les dimensions latérales, antéro-postérieures et la hauteur du thorax augmentent : les alvéoles pulmonaires se remplissent d'air
- la colonne s’étire
C’est une contraction active et involontaire du diaphragme (qui peut être complétée par une action volontaire qui fera intervenir des muscles inspirateurs accessoires: scalènes, pectoraux, etc).
Au contraire, sur l’expiration :
- le sternum descend et recule
- les côtes se referment et descendent
- le centre phrénique remonte et le ventre se dégonfle
- les dimensions du thorax diminuent: l'air est chassé des alvéoles
- la colonne se raccourcit
C’est le relâchement du diaphragme qui provoque l’expiration.
L’expiration peut également être forcée par une contraction active des muscles abdominaux.
Le diaphragme sert donc de moteur à la respiration.
Ses autres fonctions :
Le diaphragme a également d'autres rôles.
Il contient des orifices qui permettent le passage, entre les cavités thoracique et abdominale, des fluides (sang et lymphe) et du réseau nerveux.
Il dispose également d' un orifice pour le passage de l'œsophage (qui va s'aboucher dans l'estomac quelques centimètre en-dessous du diaphragme).
Dans cet orifice, passent également les nerfs vagues droit et gauche qui vont se distribuer, par un câblage complexe à toute une partie du système digestif (pancréas, estomac, foie, intestin grêle, etc) pour commander les différentes étapes de la digestion.
C'est pourquoi une tonicité excessive du diaphragme peut se répercuter sur le système digestif et occasionner des symptômes tels que sensation d'appétit coupé, de nœud dans le ventre, régurgitations, nausées, etc.
De manière plus générale, le diaphragme joue un rôle de pompe sur la circulation artério-veineuse et lymphatique et peut donc ralentir le drainage du foie (diarrhées, nausées, etc) et des autres organes digestifs. A un travail de relâchement du diaphragme, il sera parfois nécessaire d'associer des techniques plus précises sur tel ou tel viscère (cf : OSTEOPATHIE VISCERALE), en fonction des symptômes et des antécédents.
Les deux nerfs phréniques (droit et gauche) passant respectivement dans le canal de la veine cave inférieur et de le canal de l'aorte, toute irritation du diaphragme est susceptible de donner des douleurs projetés dans la région cervicale et les épaules.
Le diaphragme peut également limiter le mouvement d'ouverture des côtes et ainsi créer des douleurs thoraciques et des douleurs dorsales.
Les piliers du diaphragme se rattachant sur les 3 premières vertèbres lombaires, des lombalgies peuvent également apparaître.
Il est important de comprendre que la respiration mobilise tout le corps car :
- les deux dômes pleuraux (partie la plus haute du poumon) sont attachées par des ligaments aux dernières vertèbres cervicales et à la première côte --> la respiration mobilise la charnière entre les cervicales et les dorsales
- les premières côtes et les deuxièmes côtes sont reliées de chaque côté à la colonne cervicale par les muscles scalènes --> le mouvement des premières côtes sur la respiration mobilise les vertèbres cervicales
- l'ouverture et l'élévation des 12 paires de côtes (sur l'inspiration) crée une extension de la colonne dorsale (la colonne se redresse)
- les piliers du diaphragme s'attachent sur la colonne lombaire, dans une continuité avec le muscle psoas (muscle profond et puissant qui fait le lien entre les lombaires et le fémur)--> une tension excessive du diaphragme peut entraîner des tensions de la hanche
etc etc.
Que fait l'Ostéopathe ?
L'Ostéopathe par des tests palpatoires et mécaniques vérifie que les coupoles et les piliers du diaphragme sont suffisamment élastiques.
Si ce n'est pas le cas, il peut faire des manipulations douces pour les relâcher.
S'il pense que ces tensions sont secondaire à autre chose (un blocage des cervicales, une tension digestive, etc), il va aussi travailler sur ces éléments là.
Si besoin, il orientera vers un sophrologue qui pourra vous conseiller des méthodes de respiration active adaptée à votre problématique.
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